Mars est le mois de la Francophonie avec en apothéose la Journée internationale de la Francophonie, le 20. Dans tous les pays qui participent, sous des formes différentes, à cette célébration, le maître-mot de ce mois est solidarité. Le but est que les utilisateurs se réapproprient la langue française par des moyens créatifs, à exploiter ses ressources expressives sans contraintes (…) la langue est faite pour le citoyen et non le citoyen pour la langue.
Comme le dit et le répéte, le professeur Jean-Marie Klinkenberg – Verviétois d’origine – parrain de Verviers, ville des mots 2011, président du Conseil supérieur de la langue française ; je ne défends pas le français, mais celles et ceux qui le parlent : c’est tout différent. Je défends le droit du citoyen à utiliser sa langue dans les aspects les plus contemporains de sa vie personnelle comme de sa vie professionnelle. Je défends son droit à les vivre dans un français auquel il puisse avoir un accès réel et actif (…). Bref, je défends les droits des usagers et la démocratie linguistique. Des usagers du français comme de toute autre langue, d’ailleurs (…) Ce n’est évidemment pas par hasard que je suis sensible aux aspects langagiers des aliénations et des exclusions sociales. D’autres le seront par exemple aux aspects économiques (certes bien plus déterminants) de ces problèmes. Ma responsabilité à moi est là : montrer qu’une politique de la langue est un chapitre de la politique sociale. Extrait tiré de Enivrez-vous publié sur le blogue http://verviersvilledesmots.blogspot.com en date du 9 mars 2011.
Dans 70 villes suisses de Bâle à Coire, de Zurich à Lugano, de Winterthur à Genève, de Lausanne à Delémont, francophonissime capitale de la République et Canton du Jura, la langue française se fête cette année, au Café, im Café, al Caffè, en il Café. Sous le signe de Prenez langue avec nous, ce simple mot Café – employé en français, allemand, italien et romanche – désigne un lieu de rencontre, de discussion, de réjouissance, lieu de culture, dans ses développement en café-concert, café-philo, café ciné ou autres. La francophonie rend hommage à tous ces lieux d’accueil et de vie qui sont nos deuxièmes maisons le temps d’un verre, d’une discussion, d’un spectacle.
La France et le Québec ont choisi la formule Francovilles. En 2008, à l’occasion de son 400ème anniversaire, la ville de Québec et de Bordeaux ont été désignées Francovilles. En 2011, c’est Lévis qui est Francoville et son pendant en France est Grand Quevilly.
Lévis est une ville de 140.000 habitants, sur la rive droite du Saint-Laurent, juste en face de Cap Diamant que lequel est érigé la Capitale. Le moyen le plus simple pour franchir le fleuve large d’un kilomètre est le traversier. Jusqu’en 1930, le traversier a été la seule liaison entre les deux villes. Lévis a vu, en 1900, la naissance du Mouvement Desjardins dont les Caisses populaires sont la base de l’essor économique du Québec. Outre la francophonie sous le signe le français pour agir ensemble, Lévis célèbre cette année, le 375ème anniversaire de la création de la seigneurie de Lauzon dont la superficie est sensiblement identique (444 km²) à celle de Lévis, nouvelle mouture administrative depuis 10 ans. La francophonie est en fête depuis le 4 mars et jusqu’au 27. La porte parole de cette méga Francofête, Stéphanie Lapointe demande d’utiliser le français non pas simplement pour pouvoir parler, mais pour évoquer une part de notre identité. Qu’on arrive à se servir de notre langue comme d’une sorte de miroir de notre culture, de notre histoire! Stéphanie Lapointe de faire sienne une phrase de L’énigme du retour de Dany Laferrière : nous ne mangeons pas pour vivre, mais pour pouvoir lire.
Grand-Quévilly est une ville de 27.000 habitants à une vingtaine de minutes en métro de Rouen, ville dont est originaire Guillaume Couture associé à la création de Lévis. La Francofête de Grand-Quévilly n’a pas l’ampleur de celle de Lévis et est plutôt axée sur poésie.
La fête de la Francophonie résonne ailleurs qu’à Verviers, à Lévis et Grand-Quévilly. Chez nous, dans tout le réseau d’anciennes Villes des mots (Braine-l’Alleud, Habay, Huy, La Louvière, Liège-Chiroux, Mouscron, Tournai, Watermael-Boitsfort), il y des activités. Le 20 mars, Woluwé-Saint-Lambert reçoit Claude Hagège, linguiste, qui affirme : les formes orales qui foisonnent telles que les verlans ou les argots français sont des signes de vitalité, de diversité et de dynamisme – v.lozet@woluwe1200.be .
Outre la Suisse, la Communauté française de Belgique, 68 autres États de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) font fête à la langue qu’ils ont en partage. Ainsi, au Portugal sur le thème les plaisirs partagés (plazeres partithados), en l’Espagne sous le parrainage du slameur Grand Corps Malade, en République démocratique du Congo avec en axe Francophonie, diversité et développement durable, aux Comores la mise valeur de la littérature comorienne en langue française, au Costa-Rica la diversité culturelle est la base du mural de 15 graffeurs édifié à San José, à Washington (USA) Francophonie 2011 cultural festival, au Japon le séisme va perturber le Vive l’Afrique, occasion de mettre en valeur les pays indépendants depuis une cinquantaine d’années. Bref, la fête de la Francophonie est une vaste communion universelle – www.20mars.francophonie.org/-2011- autour de notre langue.
Évoquant la Journée internationale de la Francophonie, le Secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf la dédie à la jeunesse, à la jeunesse de tous les pays et de tous les continents, à cette jeunesse du Monde arabe qui a eu le courage et la volonté de tracer, pacifiquement, la voie de la liberté politique et de l’équité économique et sociale, à une jeunesse qui ne doit plus être condamnée à osciller entre désespoir et révolte, mais qui doit pouvoir porter et concrétiser, dans la dignité et la confiance, son espoir légitime d’un avenir aux couleurs de la liberté, de la stabilité et de la prospérité.