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La couverture du dernier livre de Bernard Hennebert Les musées aiment-ils le public ?est éloquente. Elle témoigne des divers écueils rencontrés par un visiteur de multiples musées. Le préfacier Bernard Hasquenoph – www.louvrepourtous.fr – partage le même goût que l’auteur bruxellois pour l’accès par tous des musées.
Le BH français met en garde contre une tendance dans les musées de France et de Navarre. Depuis quelques années on assiste à un glissement insidieux vers ce qu’on pourrait appeler, d’un barbarisme douteux, la démagogisation culturelle. Car, à croire les palmarès qui fleurissent partout, la qualité d’un musée se mesurerait au nombre de ses entrées, la logique de l’audimat s’y appliquant désormais aussi vulgairement qu’à la télé. La massification du public, et non sa diversification, est privilégiée au détriment de la qualité de visite.Pour attirer le nombre, on cherche à créer l’événement (…) Visiter s’apparente parfois à une lutte. Pour faire parler de soi, on organise des performances dont on espère qu’elles engendreront la polémique, véritable opération marketing dont raffole la presse. Les grandes institutions muséales, en cela, dessinent la tendance. D’où cette mode de confrontation – du dialogue – entre l’art contemporain et l’art ancien. Pour le meilleur et pour le pire.
Le BH belge explique dans son introduction ce que son livre représente. Si le ton utilisé pour développer certaines réflexions ou adresser des plaintes peut paraître parfois dur, c’est sans doute parce que je tente de mener une démarche sociale dans un univers culturel. Pour moi, les injustices ou les « petits mensonges » qui peuvent émailler ce secteur muséal ne sont pas des détails si secondaires par rapport à tant d’autres problèmes majeurs engendrés par la crise financière qui rend de plus en plus fou, en ce début de XXIe siècle (…) Je suis fier d’avoir envie de « pousser mon cri » quand, pour prendre un seul exemple, je tombe sur une deuxième, puis une troisième grande institution fortement subventionnée qui indique bien à son comptoir les réductions pour les enfants ou les plus âgés, mais, en même temps, « oublie » de signaler celles qui sont prévues pour les chômeurs. Ceux-ci imagineront, à juste titre, que la tarification affichée est exhaustive. Leur pudeur à exprimer leur statut en public fera le reste, et ils risquent bien de payer leur entrée au prix complet. Pareille injustice me touche et je tiens à le faire savoir. Il s’agit bien là d’une discrimination envers une catégorie de visiteurs fragilisés. Et il me semble que, lorsqu’elle se pratique dans un lieu dédié à la culture, c’est encore plus révoltant. Mais ne craignez pas le pire : je peux également mettre des gants pour tenter de négocier une avancée « en faveur du bien commun » ou offrir un joli bouquet de fleurs, si celles-ci sont méritées.
Ce qui est le cas du Grand Curtius qui a obtenu en mai 2010, le Grand Prix de Croûte et Chef d’œuvre (cfr Liège 28 du 30 mai 2010). Il est donc tout naturel que le Grand Curtius ait été choisi par les deux BH pour présenter en Wallonie, Les musées aiment-ils le public ? lors d’un débat public le samedi 22 janvier, de 16H15 à 18H00, dans l’Auditorium du Grand Curtius, 136, Féronstré à 4000 Liège (à 3 minutes à pied de la Place St Lambert) http://www.grandcurtiusliege.be. L’entrée à la conférence est gratuite. Il ne faut pas réserver. Rendez-vous à 16H15 précise dans le hall d’accueil du musée.