Les mosquées en Algérie.

     Se plaçant derrière les mosquées de la Mecque et de Médine, Alger ambitionne de construire la troisième plus grande mosquée du monde. Les cinq piliers de l’Islam – la chahada, la zakat, la prière, le jeûne et le pèlerinage – sont symbolisés par cinq branches s’élançant vers le ciel. La mosquée, construite au quartier Mohammadia dans la banlieue est de la capitale dans la baie d’Alger, face à la mer, comporte un minaret d’une hauteur de 215 mètres accessible par un ascenseur qui met la salle de prières à une minute du sommet. Cette mosquée et son esplanade peuvent accueillir jusqu’à 120.000 fidèles.

     Ce projet initié par le président Abdelaziz Bouteflika a pris du retard. Initialement, l’inauguration est prévue en 2009. Conscient que l’Algérie manquait d’une grande mosquée emblématique de la période d’après l’indépendance. Cette réalisation sera à la hauteur des ambitions du peuple algérien. Son emplacement est symbolique. Alger et sa baie ont été les témoins de la résistance à travers les siècles du peuple algérien face  aux envahisseurs venus de la mer, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah ( www.marwakf-dz.org ) a annoncé, fin octobre, que le nom de l’entreprise chargée de ce projet religieux sera bientôt connu. Effectivement, fin novembre, il a été procédé à l’ouverture des plis contenant les offres de 27 entreprises. 15 dossiers ont été retenus en provenance de 13 pays. Chinois et égyptiens sont les plus nombreux à avoir répondu à cet appel d’offre. Maintenant, il  appartient à l’Agence algérienne de réalisation et de gestion du projet de la Grande mosquée d’Alger d’opérer une nouvelle présélection avant  d’évaluer les offres techniques et financières. L’estimation de la construction  est de 1 milliard d’euros.

     Outre ce projet ambitieux, l’Algérie compte actuellement près de 15.000 mosquées dont la mosquée Emir Abdelkader de Constantine capable d’accueillir 10.000 fidèles. Sont en préparation, 3.400 autres dont une à Oran qui accueillera jusqu’à 60.000 fidèles. Toutefois, les travaux de cette mosquée Ibn Badis sont loin d’être achevées. Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah a indiqué que 13 milliards de Dinars algériens (plus de 13 millions d’euros) sont dégagés afin de restaurer toutes les anciennes mosquées.

     Malgré tous ces lieux de culte, en juillet 2010, le ministre Bouabdallah Ghlamallah a dénoncé les attroupements qui se produisent le vendredi à l’heure des prières aux abords des mosquées. Seul l’intérieur des mosquées est fait pour les prières et si celui-ci est rempli de pratiquants, les autres fidèles n’ont qu’à prier chez eux et non pas dehors a déclaré le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs lors d’un point de presse à à Dar El Imam de Mohammadia. Le journal algérien Le Temps en rend compte sous le titre Interdiction formelle de la prière dans les endroits publics

 ( www.letempsdz.com/content/view/41852/1/  ).

     D’autres journaux qui ont assisté au même point de presse marquant  la clôture des deux journées d’étude auxquelles participent 140 imams  et morchidate nouvellement diplômés, préfèrent ignorer cette interdiction d’attroupement et mettent l’accent sur les propos ministériels sur le rôle des imans. L’imam doit  être conscient de la place qu’il occupe dans la société (…) proche de la culture de sa société (…) il n’est certes pas un historien mais doit se  référer, de temps à autre et lors de la célébration des dates nationales, aux  évènements nationaux et aux personnalités ayant marqué l’histoire du pays (…) il  incombe à l’iman d’unifier les rangs, de propager les valeurs d’amour, de ne pas imposer aux fidèles des modèles étrangers mais d’œuvrer à consolider  leur culture propre (…) l’hymne national « Qassaman » est un rappel du million et demi de martyrs et de tous les martyrs tombés au champs d’honneur pour ce pays depuis 1830.