En réponse à une question écrite de la députée communautaire MR Françoise Schepmans, la ministre de la Culture, Fadila Laanan, a exposé comment ventiler les 30.368.000 € prévus au budget 2010 pour soutenir les infrastructures de théâtre. Budget en baisse de 156.000 € par rapport à 2009 mais en hausse de 1.894.000 € par rapport à 2008 et de 3.714.000 € par rapport à 2007.
Le Théâtre National, dirigé par le Liégeois Jean-Louis Colinet, est subventionné à hauteur de 6.395.000 €.
Les quatre Centres dramatiques se partagent 4.944.000 € ; (1) Théâtre de la Place 2.327.132 €, (2) Théâtre Royal de Namur 762.000 €, (3) Théâtre Varia 1.737.500 €, (4) Maison de la Culture d’Arlon 103.258 €.
Dix neuf Théâtres et vingt-cinq Compagnies théâtrales se partagent 16.050.000 € – en 2009, le même poste connaît un supplément de 145.000 €.
Les dix-neuf théâtres sont ; (1) Théâtre Jean Vilar 1.767.000 €, (2) Théâtre du Rideau de Bruxelles 1.513.826 €, (3) Théâtre Le Public 1.320.000 €, (4) Théâtre de la Place des Martyrs 878.000 €, (5) Théâtre Royal des Galeries 828.071 €, (6) Théâtre les Tanneurs 801.355 €, (7) Théâtre de La Balsamine 784.594 €, (8) Théâtre de l’Ancre 760.316 €, (9) Théâtre de Poche 725.339 €, (10) Théâtre 140 596.300 €, (11) Théâtre Royal du Parc 5870.963 €, (12) Théâtre Océan Nord 439.311 €, (13) Théâtre Poème 334.000 €, (14) Théâtre Vie 331.691 €, (15) Comédie Claude Volter 320.634 €, (16) Théâtre de la Valette 150.000 €, (17) Théâtre du Méridien 155.379 €, (18) Théâtre Arlequin 151.000 €, (19) Théâtre de la Toison d’Or 77.175 €.
Tandis que les Compagnies théâtrales portent nom ; (1) Le Groupov 565.662 €, (2) Les Baladins du Miroir 498.558 €, (3) Arsenic 423.000 €, (4) Théâtre de l’Éveil 199.000 €, (5) Compagnie F. Dussenne 159.000 €, (6) Théâtre du Grand Midi 143.031 €, (7) Infini Théâtre 138.600, (8) Théâtre de l’Équipe 125.000 €, (9) Transquinq. 124.000, (10) Utopia 124.000 €, (11) Théâtre du Sygne 110.563 €, (12) Charge du Rhinocéros 100.000 €, (13) Magic Land Théâtre 79.664 €, (14) Compagnie Point Zéro 78.564 €, (15) Compagnie Victor B 78.240 €, (16) Compagnie Aucun Mérite 78.240 €, (17) Théâtre Épique 77.175 €, (18) Zoo Théâtre 77.175 €, (19) Lucilia Caesar 75.000 €, (20) La Fabrique Imaginaire 52.376 €, (21) Collectif Théâtre 41.160 €, (22) Ligue d’Impro 54.116 €, (23) Le Corridor 25.000 €, (24) Théâtre des deux eaux 25.000 €, (25) La Maison Éphémère 25.000 €.
Quant aux dix-huit Théâtres-Action, ils se partagent 1.647.000 € ; (1) Théâtre de la Communauté 313.000 €, (2) Centre de Th-Action 218.000 €, (3) Théâtre de la Renaissance 114.000 €, (4) Compagnie du Campus 167.000 €, (5) Théâtre des Rues 87.000 €, (6) Brocoli Théâtre 86.500 €, (7) Compagnie Croquemitaine 75.934 €, (8) Théâtre du Copion 70.000 €, (9) Le Grand Asile 56.000 €, (10) Théâtre des Travaux et des Jours 55.000 €, (11) Les Acteurs de l’Ombre 55.000 €, (12) Compagnie Barbiana 55.000 €, (13) Collectif 1984 55.000 €, (14) Théâtre du Public 55.000 €, (15) Studio Théâtre La Louvière 47.283 €, (16) Compagnie Maritime 47.283 €, (17) Compagnie Buissonière 45.000 €, (18) Alvéole 45.000 €.
Enfin, cinq Festivals théâtraux reçoivent 1.332.000 € à se partager soit (1) KunstenFestivaldesArts 587.000 €, (2) Festival de Liège 400.000 €, (3) Festival de Spa 251.385 €, (4) Del Diffusion 68.088 €, (5) Festival Stavelot 25.000 €.
À la lecture de ce tableau, tout bon Liégeois – par définition, tous les Liégeois sont bons – a remarqué que le Théâtre Royal de l’Étuve n’y figure pas.
Les adeptes de la calculette, par ailleurs, ont constaté que, hormis les chapitres Théâtre National et Théâtres-action, l’addition des sommes partagées ne correspond pas nécessairement aux sommes affectées. La différence est minime, elle peut s’expliquer en prenant le cas du Théâtre Royal de l’Étuve.
Jusqu’en 2009, ce Théâtre Royal – plus de 50 ans d’existence – reçoit un subside annuel de 62.000 €. En 2010, la ministre Laanan et son administration décident de n’accorder la subvention que pour six mois – elle est donc réduite de moitié. Motif officiel de la Ministre et de son administration ; le Théâtre Royal de l’Étuve n’engage pas de comédien. Pourquoi ne le fait-il pas ? La raison est simple. Après déduction du loyer, de l’électricité, des droits d’auteurs, des divers frais et du paiement du gestionnaire, il ne restait qu’une portion congrue de la subvention, évidemment insuffisante pour engager qui que ce soit sous les liens d’un contrat d’emploi. Le Théâtre Royal de l’Étuve, rémunère les comédiens via des RPI (Régime des petites indemnités) et via le remboursement de notes de frais.
La suppression du subventionnement a rendu la trésorerie exsangue. Un Conseil d’Administration a choisi la voie de la liquidation en espérant que la saison 2010-2011 puisse être menée à son terme. Le liquidateur redoutant que le passif ne s’aggrave a décidé que tout spectacle est supprimé.
Le lieu mythique qu’est devenu, en un demi-siècle, le 12 rue de l’Étuve ne peut cependant mourir. L’ancienne cave où ont mûri les bananes avant que la fille de Jean Rey, Jean Mottard, René Godefroid et tant d’autres ne la transforme en théâtre ne peut redevenir un banal entrepôt.
Un lieu mythique qui a vu les créations, les mises en scène, les spectacles de Arthur Adamov, Jacques Brel, Serge Reggiani, Marcel Lupovici, Barbara, Pierre Perret, Alphonse Boudard, Louis Velle, Gotainer, Jacques Rosny, Gilbert Cesbron, Frédéric Dard, Roland Dubillard, Lawrence Durrell, Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Eugène Ionesco, René de Obaldia. Parmi les spectateurs Micheline Presle, Alain Bombard, Georges Simenon, Jean Marais, Edwige Feuillère et tant d’autres.
Évoquer le Théâtre Royal de l’Étuve, c’est évoquer tous ces comédiens de talent, les Anne Marev, les Georges Bossair, les Louise Rocco, les Polo Deranne, les Jean-Paul Dermont, les René Godefroid, les Georges Konen, les Michel Franssen, les Paul Libens, les Liliane Verspeelt, les Roger Francel, les Janine Bastian, les Dolly Damoiseau, les Alain-Guy Jacob, les Jean Daulnoye et d’autres et d’autres.
Pour sauver l’Étuve et donner raison à Alexis Curvers c’est le théâtre qui, un jour,
donnera son nom à la rue de l’Etuve, un groupe s’est constitué autour d’une idée simple. Utiliser une nouvelle structure, trouver la somme nécessaire au rachat du fonds, créer un conseil d’administration étendu, cogérer la vie du théâtre au quotidien.
Actuellement, le projet est au stade de l’Étuvethon, la recherche de promesse – à tenir – de don. Les personnes faisant l’effort de verser un minimum de 100 € seront membres effectifs de l’ASBL, avec droit de vote aux AG, et si la trésorerie à terme le permet, un vote consacrerait le remboursement de leur mise. Le don supérieur d’un mécène est naturellement le bienvenu tout comme des sommes moindres le sont également. Les petites rivières forment les grands fleuves ou encore petite pluie abat grand vent !
Le contact : Philippe Dengis, 0475/23.92.55. Courriel : ph.dengis@gmail.com