Liège, la vraie Fête nationale …

En  1909, le libéral Émile Jennissen – député de 1922 à 1939, éphémère ministre de le Santé publique en début 1939 – fonde, à Liège, les Amitiés françaises en compagnie d’Olympe Gilbart, Isi Collin et Charles Delchevalerie. Le nouveau groupement s’assigne plusieurs objectifs : resserrer les liens d’amitié entre la Belgique et la France, défendre la culture latine, lutter contre les menées flamingantes, faciliter les relations économiques entre la Belgique et la France écrit l’historienne Chantal Kesteloot dans une publication de l’Institut Jules Destrée.

Après Liège, il y a Mons en 1910, Bruxelles en 1911 à l’initiative de l’écrivain Maurice des Ombiaux. L’essor se poursuit dans tout le Royaume. Néanmoins comme le déplore Chantal Kesteloot de ces sections, nous ne savons pas grand-chose et les informations que nous avons pu découvrir furent très souvent le fruit du hasard. Elles ne nous permettent donc pas de donner une image globale ni dans le temps, ni dans l’espace, de ce que furent et sont les Amitiés françaises.

Quoiqu’il en soit, à Liège, où Fernand Sarrien est Consul Général de France de 1931 à 1940, sous l’action notamment de Georges Thône, de Georges Truffaut et, bien sûr, d’Émile Jennissen, les Amitiés françaises se développent bien. En 1945, la section de Liège compte 3.000 membres dont Roger Laroche, Émile Lemaire, Jean-Jacques Dethier. Ces derniers décident de célébrer le 14 juillet de manière officielle et populaire.

En 65 ans, cette célébration est devenue rite. Le matin, partie officielle avec hommage aux héros français et belges, dépôt de gerbes au Monument National de la Résistance. Le soir, au Palais des Congrès, bal populaire et feu d’artifice (le plus beau du Royaume) sans compter les agapes de Marianne avec intronisation dans l’Ordre de la Commanderie des Costes du Rhône. Liège est en effet une des neufs baronnies de cet Ordre dont se réclame plus de 3500 intronisés dans le monde.

La différence fondamentale d’avec les débuts festifs de l’après-guerre réside dans l’apolitisme total des Amitiés françaises d’aujourd’hui comme l’a souligné le président actuel Alain Laroche, heureux de remettre des chèques, chaque année, à des œuvres caritatives. En 2009, 7.000 €.

L’aggiornamento des Amitiés françaises à Liège est venu cette année du Consulat Général de France. En 2009,  Zaïr Kedadouche en poste à Liège depuis fin 2008, a vu la ferveur populaire du 14 juillet. Homme d’action  – son passé l’atteste de l’organisation de la marche des Beurs en 1983 à sa charge, en 2006, de conseiller technique à la Présidence de la République française en charge de la vie associative – il a suggéré d’organiser, en plus, un bal le soir du 13 juillet à l’image du bal organisé, la veille de la Fête nationale, dans la plupart des 36 570 communes de France métropolitaine.

Suggestion retenue tant par les Amitiés françaises que par Liège sur Sable. Le nom du bal a été vite trouvé. Ce sera le Bal du Consul sur l’Esplanade Saint Léonard. Début des festivités : 18h avec quatre groupes régionaux et dès 21h, le bal animé avec l’Orchestre de l’Elysée Montmartre. De l’avis de Zaïr Kedadouche, Liège est déjà la ville où l’on s’amuse le plus, avec l’orchestre du Bal de l’Elysée Montmartre, elle deviendra celle où l’on s’amuse aussi le mieux.

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