D’un Liège effervescent à un Liège pétillant ?

        En inaugurant le 31 mai 2005 la salle académique de l’Ulg rénovée, le Recteur Willy Legros s’est félicité d’avoir lancé ce chantier. Désormais, chaque siège est pourvu d’accoudoir. Fini la belle époque des banquettes rouges qui ont servi de lit lors de l’occupation par la contestation étudiante en hiver 68-69.

        Lieu symbolique par excellence, la salle académique a servi, début de semaine, de cadre à la présentation de l’ouvrage collectif Le tournant des années 70 – Liège en effervescence , coordonné par Nancy Delhalle, Jacques Dubois et Jean-Marie Klinkenberg.

        Parmi le public, nombre d’anciens occupants se remémorant avoir déposé quasi religieusement des pavés devant la porte du recteur Marcel Dubuisson dans l’ignorance que celui-ci est à même de quitter les lieux par une porte dérobée. A croire que les étudiants d’où qu’ils soient ont des rapports difficiles avec les pavés. Nous avons  souvenir du soir du 10 mai 1968.  À l’angle de la rue Racine et du boulevard Saint-Michel, juché sur une barricade, Daniel Cohn-Bendit harangue les étudiants leur conseillant d’en ériger d’autres tout en veillant à ne pas s’enfermer entre deux barricades.

        Le livre ne se veut pas nostalgique. Que du contraire. Sa sortie coïncide avec de bonnes nouvelles relative à la RTBFbe et à RTC révélées cette même soirée

        À l’automne prochain, la nouvelle troisième chaîne RTBFbe retrouve une émission culte du temps de l’effervescence, Vidéographie. Le nom évolue en Vidéographie 21be.

        À l’automne prochain, doté d’un troisième car de captation, RTC ouvre – sauf blocages politiques ou financiers – un deuxième canal RTC21be axé sur la vie culturelle liégeoise. Du pétillement en perspective.

        Le 21 dans les dénominations indique la volonté ferme de s’inscrire dans le siècle d’aujourd’hui. Un peu à l’image du 28 de ce blog qui peut paraître désireux de s’inscrire dans le vingt-huitième siècle en caressant l’espoir que ce dernier soit pour le troisième millénaire ce que le dix-huitième a été pour le deuxième millénaire, le Siècle des Lumières !

        Le be est un rappel des domaines évoquant le Net. Le be a été préféré au eu digne d’une ville se présentant comme la vitrine des capitales européennes de la culture. Pourquoi ? Mystère. Faut-il y voir l’expression d’un nationalisme petit-bourgeois selon un langage très tendance en Mai 68 ?