Le Québec en deuil, Michel Chartrand est décédé.

        Si le Québec ressemble plus à l’Europe du Nord qu’à l’Amérique du Nord, si la distribution de la richesse y est plus équitable, si le taux de syndicalisation y est plus élevé qu’ailleurs, on le doit à des gens de la trempe de Michel Chartrand  a déclaré à nos confrères de La Presse Bernard Landry, ancien Premier Ministre du Québec à l’annonce du décès hier, à 93 ans, du célèbre syndicaliste.

        Personnage haut en couleur, le verbe flamboyant, Michel Chartrand aime s’exprimer. À 87 ans, il assure : j’ai peut-être un pied dans la tombe, mais l’autre, je suis encore capable de le lever assez haut pour botter le cul d’un ministre. Et il en a botté des culs tout au long de sa vie, pas seulement ceux des ministres, ceux des patrons et même ceux de ses collègues de  la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il a été un bouillant personnage.

        Michel Chartrand a toujours professé : je suis socialiste, nationaliste et indépendantiste parce que je crois en la démocratie: le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Je crois à l’égalité de toutes les femmes et de tous les hommes, parce que je crois en la justice, parce que je crois en la liberté à conquérir quotidiennement. Je crois que chacune et chacun doit être en mesure de participer aux décisions et d’assurer des responsabilités à son niveau.

        À l’instar d’une majorité de Québécois, Bernard Landry est plein de respect pour Michel Chartrand qui a été un artisan courageux de la société québécoise qui a milité aussi bien pour la socio-économie que pour l’indépendance nationale. Il est important de noter aussi que grâce à Michel Chartrand, beaucoup d’ouvriers évitent des accidents de travail ou reçoivent des compensations lorsqu’ils sont blessés