Un moment décisif dans l’histoire de France : la nuit du six au sept juillet 1815.

        A la fin du 20ème siècle, quelques anciens parlementaires dont trois Liégeois – Huberte Hanquet, Jean Defraigne, Pierre Wintgens – décident de créer une association dont l’essence est de «  se retrouver (presque fraternellement et en toute liberté) entre anciens parlementaires, de tous les âges, de tous les partis démocratiques.  Sans nostalgie mais plein de souvenirs et d’expériences qui peuvent encore servir les francophones ». Le Président actuel est l’ancien ministre Valmy Féaux. 

        Peu de femmes dans l’Association comme l’a constaté la Vice-Présidente Françoise Carton de Wiart « Peu de femmes… mais sachez que la gestion quotidienne est assurée par Anne André-Léonard – infatigable, patiente et très bien organisée.   Elle est aidée par Françoise Zinnen, qui a les mêmes qualités ». Cette prise de parole a lieu  tandis que le Président se démaquille !

        Se démaquille car, à l’occasion du dixième anniversaire, Valmy Féaux, pour la huitième fois,  a interprété le rôle de Talleyrand dans « Le Souper » de Jean-Claude Brisville. Celui de Fouché étant tenu par Paul Duez.   

        « Le Souper » se déroule la nuit du 6 au 7 juillet trois semaines après la défaite napoléonienne de Waterloo. « A minuit et demi, ce 7 juillet 1815, la France est à qui la voudra – et jamais son gouvernement ne fut plus provisoire. Je sais que vous le présidez, monsieur Fouché, mais que présidez-vous, en fait : un troupeau de parlementaires hébétés encore sous le choc de Waterloo. Que surgisse demain matin un homme résolu, et ils se coucheront. … »

        Devant plus de soixante anciens parlementaires francophones dont certains ont été présidents de partis, les échanges entre Talleyrand et Fouché font mouche. « Que vous a-t-il semblé de Wellington ? » s’enquiert Talleyrand. « Je l’ai trouvé tout à fait creux ». « C’est qu’il n’est plein que de lui-même ».

Ou encore « Savez vous pourquoi mon dossier ne peut rien contre moi ? Parce qu’il est de notoriété publique. Il n’a rien à apprendre à personne. Au roi moins qu’à quiconque. Je suis – tout le monde le sait, un prévaricateur, un débauché, un évêque apostat, renégat, schismatique…. » quand ce n’est « On commence par faire  de la politique pour avoir le pouvoir, et puis quand on a le pouvoir, on joue à faire de la politique… A quoi voulez-vous que je joue à mon âge ? Je ne me sens pas fatigué. Le pouvoir n’épuise que ceux qui ne l’exercent  pas ».

        A l’issue de la représentation, un souper a réuni les spectateurs qui ont l’occasion de se remémorer les propos de Charles-Maurice de Talleyrand/Valmy Féaux : « On prend son verre dans le creux de la main, on le réchauffe, on lui donne une impulsion circulaire afin que la liqueur dégage son parfum. Puis on le porte à ses narines, on le respire… Et puis on le repose et on en parle ».

 

 

Valmy Féaux (dans le rôle de Charles-Maurice de Talleyrand) et Paul Duez (dans le rôle de Joseph Fouché)                  Photo : AAPF

17