L’ancien Ministre et ancien Bourgmestre de Liège, Jean-Maurice Dehousse vient de publier un communiqué de presse intitulé « Présomption d’innocence pour Mgr Léonard ». On peut y lire ; « Que cette nomination énerve les catholiques de Belgique, ou certains d’entre eux, c’est bien leur droit. Gabriel Ringlet l’a remarquablement expliqué. Mais que les autres, tous ces apôtres de la « libre pensée » qui, le prélat à peine changé de siège, comme un vulgaire Bourgmestre du XXIe siècle, proclament des condamnations sans appel, c’est tout de même un peu fort ».
« Par ailleurs, pour attaquer Mgr Léonard, il faut fatalement se référer à ses actions précédentes. Est-ce assez pour juger un être humain ? » se demande Jean-Maurice Dehousse. De rappeler que « Franklin Roosevelt en 1940, Woodrow Wilson en 1916, firent campagne américaine et furent tous deux élus Présidents sur des slogans anti-guerre : tel n’est pas précisément le souvenir que nous gardons d’eux. Plus près de nous, le sympathique Philippe Moureaux, pour avoir adoré en son jeune temps les icônes staliniennes et fermé les yeux sur le Goulag, ne se convertit-il pas aujourd’hui, certes progressivement mais néanmoins profondément, aux charmes des impératifs des mollahs de Molenbeek ? N’a-t-on pas le droit – – et même le devoir – – de juger la nomination de Mgr Léonard sur ses actes, à savoir ceux qui sont encore à venir ? »
Jean-Maurice Dehousse a apprécié, lors de débats, le sens dialectique de l’Evêque, certes, mais aussi le fait qu’il ne craint pas d’afficher ses convictions. « Quant à ce qu’il fait dans l’Eglise ou de l’Eglise, c’est l’affaire des croyants de cette Eglise, et non la mienne. Pour le reste, je suis assez satisfait, après tant de pelletées de nominations flamandes, de voir un francophone enfin promu. Quatre-vingt-quatre ans après le décès du Cardinal de la Première Guerre, Mgr Mercier, ce n’est vraiment pas trop tôt. Une voix wallonne par siècle au Vatican, est-ce déjà devenu trop demander ? »
Profondément Liégeois, Jean-Maurice Dehousse reconnait « qu’un Liégeois peut concevoir une crainte au sujet du lauréat. Contrairement à la tradition historique des marionnettes liégeoises, je m’imagine mal Mgr Léonard, à la différence de son lointain prédécesseur Turpin, chevaucher aux côtés de Charlemagne ». Profondément cinéphile, de conclure « personne n’est parfait » !
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