2009 a été, par excellence, l’annus horribilis de la Suisse. Du secret bancaire édenté à la votations sur les minarets en passant par les différends avec la Lybie – on n’arrête pas Hannibal Khadafi sans que Papa ne soit furax -, avec les Etats-Unis ne tolérant plus les « arrangements financiers » de l’UBS, etc, etc, les Helvètes ont tout connu.
Chaque année, la Présidence de la Confédération suisse est dévolue à un membre du Conseil fédéral suisse. Le Président 2009 Hans-Rudolf Merz quitte sa charge de « primus inter pares » en faveur d’une jeune femme, mariée depuis le 31 décembre 1999, Doris Leuthard. Troisième femme élue Présidente de la Confédération suisse, Doris Leuthard – née en 1963 – est la première Présidente alémanique. Son canton d’origine est l’Argovie dont la ville d’Aarau (15.500 habitants) est la capitale.
Doris Leuthard est aussi la première des trois Présidentes à ne pas être socialiste. Elle appartient au Parti démocrate chrétien (PDC) dont elle a assumé la présidence en 2004. Ses deux prédécesseures Ruth Dreifuss – Présidente en 1999 – et Micheline Calmy-Rey – Présidente en 2007 – sont affiliées au Parti socialiste suisse (PSS) et originaires du canton de Genève.
Cataloguée au centre-droit, Doris Leuthard ne souhaite pas que son pays adhère à l’Union européenne. Le 6 décembre 1992, lors d’une votation au taux de participation élevé (78,7 %), la participation de la Suisse à l’Espace Économique Européen a été rejetée, à une faible majorité, 50,3% contre 49,7%. L’écart entre le non et le oui a été de 23.833 voix sur 3.549.580 suffrages.
La nouvelle Présidence de la Confédération suisse, Doris Leuthard préfère la voie bilatérale même si, comme elle l’a reconnu dans un entretien au Temps, « c’est beaucoup plus dur qu’il y a dix ans et il y a un prix à payer pour rester sur cette voie ». Dans le même entretien, elle déclare : « l’UE est en pleine évolution, avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne. Je rencontrerai au premier semestre 2010 le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, dont le pays présidera l’UE, pour discuter de cette évolution au niveau institutionnel ».
Doris Leuthard ne fait nulle mention d’une rencontre envisagée avec le premier Président permanent du Conseil des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Européenne, Herman Van Rompuy. Il est vrai que ce Président permanent est une des grandes nouveautés du Traité de Lisbonne dont « la grande faiblesse est le maintien de la présidence tournante de l’UE » de l’avis de Daniel Cohn-Bendit.