La donation du mécène Fernand Graindorge à la Communauté française de Belgique exposée à Liège.

        De leur vivant, les deux hommes  ne se sont guère estimés. Le « Tout-Liège » le sait. Les deux hommes ont pourtant leurs qualités. A présent qu’ils sont morts, la donation de l’un est exposée jusqu’au 7 février dans la salle Saint-Georges du Musée de l’Art Wallon érigé à l’initiative de l’autre. Les œuvres présentées – données par Fernand Graindorge – signées Riopelle, Mambourg, Arp, Picasso, Hartung et autres noms illustres sont remarquables. Le bâtiment du Musée du à l’initiative de l’échevin liégeois, Jean Lejeune est tout le contraire. Le dire en ces termes est un euphémisme. Un paradoxe liégeois.

        Extraites de la collection Fernand Graindorge, les toiles – une cinquantaine – constituent la donation à la Communauté française de Belgique car Fernand Graindorge a su se montrer mécène – un mécène discret – tout au long de sa vie. Le catalogue présente, par sa niéce et filleule Dominique Mathieu, des esquisses pour un portrait de ce Liégeois né à Makiefka (Crimée) en 1903. Son papa délégué par les charbonnages Ougrée-Marihaye y a vécu de 1898 à 1917 des années « inoubliablement belles et lumineuses ». La Révolution d’octobre de 1917 contraint la famille Graindorge à rentrer, ruinée, en Wallonie, en 1919. Le père de Fernand Graindorge « repart à zéro, dans domaine qui lui est familier : l’importation et l’exportation des minerais et de l’acier. Peu d’autres choix s’offrent, dès lors, à son fils aîné ».   

        Une des premières toiles achetées par Fernand Graindorge, au sortir de ses études de sciences commerciales à l’ULg, est une œuvre de Jean Arp « cet autre dynamiteur de l’esprit moderne ». Le virus de l’art contemporain lui est inoculé. Il vit désormais avec. En 1943, en compagnie du professeur Marcel Florkin, il crée le mouvement clandestin APIAW (Association pour le progrès intellectuel et artistique de la Wallonie). « Chercheur inquiet », Fernand Graindorge ne cesse jamais de rechercher et de trouver au point d’inquiéter ceux qui dédaignent l’art contemporain.

        Fernand Graindorge se veut « passeur ». Il a inoculé le virus de l’art contemporain à sa filleule Dominique Mathieu qui a ouvert, en 1983, le centre d’art contemporain « Les Brasseurs » qui, aujourd’hui, a également pignon sur Féronstrée. A l’occasion de l’exposition « Fernand Graindorge 1903-1985 – Collectionneur et mécène » se tiennent aux « Brasseurs », sous le titre « L’Oeuvre-Collection », les propos de huit artistes dont Jacques Charlier sur la notion de collection. Tout comme l’exposition Graindorge, « L’Oeuvre-Collection » est accessible jusqu’au 7 février 2010. 

 

 

 

3 commentaires sur “La donation du mécène Fernand Graindorge à la Communauté française de Belgique exposée à Liège.

  1. Il va de soi que l’actuel Musée d’Art Wallon ne pourrait accueillir décemment les collections du MAMAC afin de former le nouveau « Musée des Beaux-Arts » dont nous parlait il y a peu Jean-Pierre Hupkens. Du moins dans l’état actuel des choses. Encore plus récemment, Constantin Chariot affirmait (dans un article que je n’ai pas retrouvé) qu’il ne faudrait au bâtiment que des modifications bénignes et surtout « esthétiques ». Il y a lieu de s’interroger sur ce qu’on appelle une modification « esthétique »! Existe-t-il un véritable projet, ou du moins un projet de projet, pour cette « vision » des responsables culturels liégeois?

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  2. Bonsoir!
    Connaissez-vous ces personnes? Joseph Koenig, Léon Koenig, Théodore Koenig, Mme Dominique Deleuze, Mme R. Colette-Koenig, M. & Mme Bacquelaine-Koenig et Mme Paul Mathieu-Graindorge.
    J’ai très bien connu le baron Fernand Graindorge parce que je fus son expert fiscal pendant quelques années.
    Je suis en possession du livret « Rétrospective Joseph Koenig ».
    J’étais présent avec mes parents Liliane et Rodolphe Koenig-Leclère (28/09/1925-28/04/1992 // 3/10/1924-24/11/2013) à l’exposition qui s’était tenue entre les 21/02 et 16/03/1975 au musée de l’Art Wallon.
    Sincères salutations,
    Stephan Koenig-Tollet

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  3. Bonsoir!
    Connaissez-vous ces personnes? Joseph Koenig, Léon Koenig, Théodore Koenig, Mme Dominique Deleuze, Mme R. Colette-Koenig, M. & Mme Bacquelaine-Koenig et Mme Paul Mathieu-Graindorge.
    J’ai très bien connu le baron Fernand Graindorge parce que je fus son expert fiscal pendant quelques années.
    Je suis en possession du livret « Rétrospective Joseph Koenig ».
    J’étais présent avec mes parents Liliane et Rodolphe Koenig-Leclère (28/09/1925-28/04/1992 // 3/10/1924-24/11/2013) à l’exposition qui s’était tenue entre les 21/02 et 16/03/1975 au musée de l’Art Wallon.
    Sincères salutations,
    Stephan Koenig-Tollet

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