Parmi les célébrités dont Castres se targue, il y Jean Jaurès. Sur le site officiel de la ville il est dit « Engagé de façon déterminée dans la lutte pour l’émancipation sociale et le combat pour la paix, ses talents d’orateur, sa personnalité généreuse et tolérante, sa richesse intellectuelle débordent les clivages et expliquent qu’en l’inhumant au Panthéon, la Nation l’a placé au rang de ses « »grands hommes » ».
Jeudi 3 septembre 2009 – 150ème anniversaire de sa naissance – la municipalité lui a rendu hommage. « Hommage » est un grand mot.
Plutôt que de mettre en exergue les valeurs dont la symbolique forte est utilisé par les divers courants politiques – durant la campagne présidentelle, le 12 avril 2007, lors d’un meeting à Toulouse, Nicolas Sarkozy s’est déclaré « l’héritier de Jaurès … Oui je me sens plus proche de la gauche du Toulousain Jaurès que de la gauche héritière de mai 68 qui nivelle tout par le bas… » – le maire UMP, Pascal Bugis, a choisi de « dépolitiser la cérémonie » en mettant en avant des aspects anecdotiques tirés des archives municipales 1860-1880.
« Choisir d’évoquer les questions de WC publics, d’étalons et tout recentrer sur l’Albinque… Ce n’est pas digne d’un hommage ! » a déclaré à « La Dépêche » le conseiller municipal André Martinez, élu sur la liste « Castres A Gauche Vraiment ». Même avis dans toute l’opposition : « on se moque de nos valeurs, c’est une mascarade », « c’est d’un ridicule achevé ».
Bien qu’apparenté au Nouveau Centre qui fait partie de la majorité présidentielle, le député Philippe Folliot dit simplement : « Je suis consterné. Le maire est complètement hors sujet. Ces cérémonies n’ont rien de l’hommage que la ville se devait de rendre au seul Castrais qui se trouve au Panthéon. J’ai donc préféré rester debout, comme Jaurès sur sa statue. »