Dans un communiqué à l’agence Havas, diffusé la soirée du dimanche 2 août 1914, l’ambassadeur d’Allemagne à Bruxelles de Below assure que « l’Allemagne n’a jamais eu et n’a pas l’intention de faire le moindre mal à la Belgique. Bien au contraire, les sentiments de l’Allemagne envers la Belgique continueront toujours à être empreints de la même sympathie et de la même cordialité ». Mais « la fière réponse de la Belgique » le lundi 3 août fait que le mardi 4 août, à 10 heures du matin, le même de Below signale que le gouvernement impérial « se verra, à son plus vif regret, forcé d’exécuter, au besoin par la force des armes les mesures de sécurité exposée comme indispensables ». A dix heures pile – et déjà quelques minutes auparavant – les troupes impériales franchissent la frontière.
A quelque distance de celle-ci, peu après 10h, à Thimister, à proximité de la Croix-Polinard, au cours d’une échauffourée, une dizaine de ulhans attaquent le Verviétois Antoine-Adolphe Fonck. Fonck est le premier soldat belge tué lors de la guerre 14-18. 53.000 de ses camarades vont au cours des hostilités connaître le même sort tragique.
Volontaire à 18 ans, pour un terme de trois ans, au 2ème Régiment de lanciers, Fonck a été rendu à la vie civile en mai 1914. Orphelin de père et mère, il a été élevé à Liège par sa grand-mère et rappelé sous les drapeaux dès le 28 juillet. Le jeudi 6 août, les funérailles patriotiques de Fonck se déroulent en l’église Saint-Antoine de Thimister. Des discours sont prononcés dont un par Jean Habay, écolier communal. « Nous demandons d’aimer la Belgique, notre mère, comme Fonck l’aima (…) Soldat Fonck, aujourd’hui sur ta tombe, les jeunes garçons de Thimister, des soldats de l’avenir, te saluent et te prendront pour modèle. Vive le Roi ! Vive la Belgique ! »
La veille, à treize kilomètres de Thimister, à Soumagne un drame épouvantable se déroule. Les troupes allemandes arrivées en force, le matin, sur le territoire de la commune, vers 16 h. prennent la direction du centre du village. Une mitrailleuse dissimulée et sous contrôle d’une dizaine de soldats belges, au hameau du Vivier, ouvre le feu.
Les Allemands convaincus d’avoir eu affaire à des francs-tireurs – « man hat geschossen » (on a tiré) – décident de se venger. Redescendant, le chemin du Bas-Bois, ils forcent les maisons d’où ils extraient hommes, femmes, enfants, vieillards. En tête de colonne, ils emmènent quelques trois cents personnes à Soumagne. Puis, ils désignent une soixante d’hommes que froidement ils abattent au « Fond-Leroy » sur la route de Fécher.
D’autres civils ont été victimes, le même jour de la soldatesque teutonne ainsi les seize personnes assassinées à la prairie Neuray. Au total, Soumagne compte, fin août 1914, 107 victimes civiles.
les mesures de sécurité exposée comme indispensables
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j’ai vécu à Soumagne toute mon enfance. Et si j’avais entendu parler du soldat fonck à l’école primaire, je ne savais vraiment pas ce qui c’était passé à Soumagne, à deux rues de mon ancienne maison… Merci pour toutes ses infos oubliées… j’attends la suite avec impatience
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Chaque année, le 1er dimanche d’août, la commune de Thimister-Clermont commémore officiellement ce triste évènement. Ce fut encore le cas cette année et 32 porte-drapeaux étaient présents entourés de cavaliers et d’un nombreux public. Le collège communal au complet était aussi présent, le bourgmestre interromp ses vacances chaque année pour y assister personnellement.
Merci d’avoir rappelé cet évènement de la guerre 14-18.
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