A l’occasion de la Fête nationale suisse, ce premier août, le Club Helvétique (CH) dont le but est de cultiver et nourrir la pensée politique confédérale et de développer dans un sens démocratique et progressiste les institutions de la Confédération » a publié son « Manifeste pour l’Europe ».
D’entrée de jeu, le Manifeste déclare : « Tout le monde parle des bilatérales. Nous parlons adhésion. Le débat sur notre entrée dans l’Union européenne a pris un long retard. Cela tient du paradoxe: plus les relations avec l’UE se resserrent, plus les Suisses prennent leurs distances. L’inimitié envers un ami crispe notre pays. Une Union forte est bonne pour la Suisse. Une Suisse qui s’implique renforce l’Union. Notre Etat confédéral est trop grand pour résoudre nombre de problèmes mineurs, ce pourquoi nous avons le fédéralisme. Notre Etat confédéral est trop petit pour résoudre nombre de problèmes majeurs: ce pourquoi il nous faut l’intégration européenne ».
Autre extrait : « Le bilatéralisme arrive à son terme: aujourd’hui, la Suisse est de fait un membre de l’UE sans droit de vote. Lorsque surviennent des crises et conflits d’intérêts, notre Etat en marge se trouve pénalisé. Voyager sur le marchepied est indigne, et ce n’est pas une stratégie. En tant que membre de l’UE, la Suisse aura de l’influence, prendra part aux décisions et façonnera l’Europe de concert avec ses partenaires ».
Alors que le 6 décembre 1992 – « le dimanche noir » – la Suisse a rejeté par référendum, la possibilité d’adhérer à l’Union Européenne, le Manifeste estime que « esquiver tout débat sur l’adhésion à l’Union européenne, en faire un tabou, est contraire à l’esprit du dialogue et à la volonté de clarté. Cette attitude entrave la formation d’une opinion publique éclairée et réduit les capacités d’agir de la Suisse. Beaucoup reconnaissent aujourd’hui que des alternatives au bilatéralisme existent et qu’une vraie détente à l’endroit de l’UE est indispensable. La Suisse doit agir à temps: l’expérience de la crise financière et les affres du secret bancaire montrent que les conditions-cadres changent vite. Refouler la question européenne, c’est affaiblir notre démocratie, notre pays et notre identité ».