Vacances en Côte d’Opale (5) : petite sirène et grands musées.

        En mer, depuis 1989, sur une bouée mouillée au large du port de Dunkerque se trouve une « Petite Sirène ». La sculpture est l’œuvre du Lillois Léopold Franckowiak. D’origine polonaise – ses grands-parents ont fait partie, en 1923, de la vague d’immigration polonaise dans le Nord, aux lendemains de la Première Guerre mondiale – cet artiste a organisé, en 1989, une exposition personnelle. Il décide de placer, provisoirement, sur cette bouée qui n’a aucune fonction de balisage officielle, sa « Petite Sirène ».

        Cependant, comme nous l’a confié l’attaché de conservation aux Archives municipales Olivier Rysckebusch, cette sculpture « a conservé sa place suite à la demande aussi bien des professionnels de la mer que des plaisanciers car elle est devenue au fil du temps un point remarquable ». Il se raconte même que les familles de marins incinérés dispersent les cendres au pied de « Petite Sirène ». Le provisoire est devenu permanent. 

        Hélas, la tempête de février 2005 brise les amarres de la bouée et la sculpture git sur les rochers de la jetée. Le Président de la Communauté Urbaine de Dunkerque et Maire de la ville, Michel Delebarre passe commande d’une nouvelle « Petite Sirène » à Léopold Franckowiak.

        Petite sirène est un euphémisme  car elle mesure tout de même 4m30 de haut. Le bulletin municipal « Dunkerque-magazine » s’extasie sur l’œuvre – réalisée en résine polyester. « A la chute de reins provocante, à la poitrine pulpeuse, et au sifflement envoûtant »,  la nouvelle « Petite Sirène » est dévoilée le 22 octobre 2005. « Dévoilée » est le mot car la « moitié de femme » de la précédente a su se voiler davantage !

        Fixée sur une bouée de six tonnes, suite au premier incident, la statue est « tous les hivers de retour au port pour regagner son point d’attache au début du printemps ».

        Il est d’autres monuments à admirer sur les places ou dans les rues.

Ainsi, à Dunkerque, sur l’ex-Place Royale, le monument à la gloire de Jean Bart, œuvre  de David d’Angers.

Ainsi, à Gravelines, – ville aux finances (très) saines vu la présence de la plus grande centrale nucléaire d’Electricité de France EDF – nous avons vu un taureau comme il en est un à Liège. Nous ignorons son nom en Ch’ti. Toutefois,  sans chauvinisme, en toute objectivité, au risque de déplaire à nos hôtes, « Li Torè » est incontestablement le plus beau !

Ainsi, à Bergues, devant la mairie, se trouve un géant au haut-de-forme censé représenter l’électeur censitaire qui a refusé d’accorder ses suffrages à Alphonse de Lamartine briguant son premier mandat. Dépité, celui-ci abandonne Bergues pour se faire élire, dès 1833, en Bourgogne.

        Des 47 lieux muséaux de la Région Nord-Pas de Calais, la métropole Lille en compte trois, Dunkerque quatre. Un portuaire, deux d’art contemporain et un consacré aux Beaux-Arts où se trouve notamment une splendide « Adoration des Mages » d’Alessandro Magnasco.

        Le musée portuaire présente cette caractéristique d’être un musée à quai – dans un ancien entrepôt de tabac du XIXème – et un musée à flots se composant d’un trois-mâts, « La Duchesse » un ex-navire école allemand,  un bateau-feu, la « Sandette » et une péniche, la « Guilde ».

        En lieu et place d’un ancien terrain militaire, se situe un jardin de quatre hectares dessiné par Gilbert Samel (paysagiste) et Pierre Zvenigoroski (plasticien et sculpteur). Un jardin extraordinaire où sculptures, eau, pierre et vent font bon ménage. Le visiteur y découvre, notamment, « Fallen Astronaut », la gigantesque réplique de la seule sculpture humaine déposée sur la Lune, en 1971. Au milieu de ce merveilleux jardin, un bâtiment de céramique blanche né de l’imagination de l’architecte Jean Willerval, enfant du Nord né à Tourcoing. Ce bâtiment est le LAAC, autrement dit Lieu d’Art et d’Action Contemporaine.

        Qu’y voit-on ? Actuellement, une exposition temporaire entièrement consacrée aux Signes-personnages d’Olivier Debré réalisés entre 1945 et 1985. Rien que ceci vaut le déplacement. Il y a, en outre, les collections permanentes dans lesquelles se côtoient Andy Warhol, Niki de Saint-Phalle, Pierre Soulages, Karel Appel son « Cirque » et son « Circus » auxquels s’ajoutent « Inlassable Pou », « C’est la Loi » et « Trois Oeufs sur le gazon » de concert avec Pierre Alechinsky, et ceteri, et ceterae. 

        Quant au quatrième musée dunkerquois, il porte le joli nom de FRAC, Fonds Régional d’Art Contemporain.  Tout un programme …

 

                                         (prochain et dernier épisode : dans les jours à venir)