La mer, c’est aussi la pêche. Dès le 19ème siècle, les réserves halieutiques proches de la Côte d’Opale se sont amenuisées. Il faut aller au loin. C’est l’épopée des pêcheurs d’Islande qui ressemble comme deux gouttes d’eau (de mer) à celle imaginée par Pierre Loti au pays de Paimpol. « La pêche allait de plus en plus vite, et on ne causait plus, tant les lignes donnaient ; à tout instant, on entendait tomber à bord des gros poissons, lancés sur les planches avec un bruit de fouet (…) Dans le jour, ces hommes, qui étaient plus cloîtrés que des moines, causaient peu entre eux. Chacun tenant sa ligne, restait pendant des heures et des heures à son même poste invariable, les bras seuls occupés au travail incessant de la pêche. Ils n’étaient séparés les uns des autres que de deux ou trois mètres, et ils finissaient par ne plus se voir ». A chaque poisson pêché, le pêcheur coupe la « langue ». Plus de « langues » a-t-il, mieux il est rétribué.
La vie à bord est pénible, éprouvante. Pas d’eau pour se laver et cela durant six mois, sans nouvelles du monde. Ces pêcheurs sont de véritables aventuriers, « c’est pour « masquer » leurs angoisses qu’est né le fameux Carnaval ». Carnaval de Dunkerque dont une tradition veut que du Beffroi de l’Hôtel de ville, le maire lance des harengs fumés (« klippers » en langage dunkerquois, « kippers » partout ailleurs !) en direction de foule, présage d’une pêche abondante. Autrefois, cette pêche a pris le chemin des saurisseries afin d’y être salée et fumée. Aujourd’hui, il n’y a plus guère que la saurisserie de la Grand-Fort-Philippoise Nathalie Dutriaux (+33 (0)3 28 65 34 05) pour encore sécher, saler et fumer à la sciure de bois de hêtre tout un assortiment de poissons ; saumon, flétan, hareng, etc.
A l’époque espagnole, au cours d’une bataille navale, au large de Gravelines, le 29 juillet 1588, sir Francis Drake met un terme à l’Invincible Armada, rêve de Philippe II, fils de Charles-Quint. En son temps, celui-ci a entrepris d’énormes travaux de fortifications tant à Gravelines, Dunkerque. Lorsque ces villes sont devenues françaises, Louis XIV confie à Vauban le soin d’améliorer leur défense. Les fortifications de Gravelines, entourées d’eau, nous sont parvenues intactes. De toute beauté, dominées par l’Arsenal de Vauban qui abrite le Musée du Dessin et de l’Estampe Originale – quelques dix mille estampes du XVème siècle à nos jours. En exposition temporaire jusqu’au 31 août, cinquante ans d’estampes Inuit.
Tous les travaux imaginés par Vauban n’ont pas été exécutés. Il y a eu ce que l’on nomme aujourd’hui, « un transfert Sud-Nord ». En effet, à l’époque, Louis XIV a exigé le renforcement des fortifications de Furnes au détriment de la casemate du four à pain de Gravelines !
(Prochains épisodes; dans les jours à venir)
Très intéressante série touristico-historique. Dans 19 jours j’embarque sur les traces des pêcheurs d’Islande (ce ne sera pas un voyage de presse), en passant par les Orcades. Après un tour d’Islande en 5 escales, retour par Feroë,les Shetlands et l’Ecosse. Espérons une mer pas trop agitées, pas d’iceberg après le passage de Cercle polaire arctique et quelques bons clichés pour un reportage sur « Proxi-Liège » pour la rentrée.
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Merci.
Heureux de savoir qu’à la rentrée, les lecteurs de « Liège 28 » et les autres retrouveront leur « Proxi-Liège ».
Bonnes vacances et reviens nous tout ragailladi.
Amitiés, sourires
Pierre André
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Désolé, mais les poissons n’ont pas de langue…Foi de Marcatchou !!!
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