Dès le 8 juillet, jour de la première représentation au Théâtre Gilgamesh en marge du 63ème Festival d’Avignon (7 au 29 juillet), « Ubu à l’Elysée » de notre compatriote Claude Semal va faire la joie des anti-sarkozistes – nombreux en France à en croire les sondages – et le plaisir de ceux qui soutiennent le Président.
En avant-première, au prix de 10 €, les éditions Aden www.aden.be publient le texte de cette pièce en cinq actes pour nain, marionnettes et vers de mirliton « très très très librement inspiré de l’oeuvre d’Alfred Jarry ». Se définissant comme « artiste citoyen, chanteur, poète et bouffon… », Claude Semal manie avec bonheur le vers de mirliton « art distingué et subtil qui permet de passer pour un crétin aux yeux des imbéciles ».
Quelques extraits : « Vive les zozos / vive les saucisses / vive le socialisme », « …ce n’est pas en appauvrissant les riches que l’on enrichira les pauvres (…) plus les riches seront riches, plus les pauvres rêveront de le devenir. Et plus les pauvres travailleront pour cela, plus les riches s’enrichiront ! C’est ce qu’on appelle un cercle vertueux (…) et seulement pour les pauvres, un seul mot d’ordre : travailler plus pour gagner plus ! », « Ah ! je suis fière de moi. Quelle belle campagne ! Quelle superbe défaite ! »
« Ubu à l’Elysée » met en scène de nombreux personnages dont … Tchantchès et autres marionnettes qui s’inscrivent dans « la grande lignée des marionnettes populaires liégeoises ». En préface, Claude Semal note : « toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existés est totalement impossible. Dans la réalité, personne n’est aussi con, abject, menteur, narcissique, veule, cupide et ridicule ».
Précisons qu’aux pages 90 et 91 qui montrent Tchantchès user de son célèbre « coup de tête empoisonné », notre héros liégeois réplique par un noble « Touche-moi pas, tu me salis ! Pas de compromission ! Liberté ! Fraternité ! Du travail et du pognon ! » à l’ouverture que lui fait sa Majesté-Président « Ubu à l’Elysée » !