« Les élections à la Saint-Gilbert, on les gagne ou on les perd ». Il faut croire que ce dicton est très populaire de par le monde. En effet, sauf erreur ou omission, un huitième des pays membres de l’ONU suivra – dans la joie ou l’angoisse – les résultats du vote exprimé, ce 7 juin, à la Saint-Gilbert par ses concitoyens.
Le vote n’est obligatoire qu’en Belgique et au Luxembourg. Le Grand-Duché afin d’échapper au soupçon de « maltraitance de vieillards » n’impose toutefois pas cette obligation à ses concitoyens ayant atteint ou dépassé l’âge de septante cinq ans. Bien que le suffrage universel soit considérée comme une victoire de la démocratie et que l’interdiction de voter rentre dans l’arsenal répressif, on peut estimer qu’il y aura davantage d’abstention que de participation aux scrutins. Des abstentionnistes, on en trouve même là où le vote est obligatoire.
Sans passer en revue tous les scrutins du 7 juin, notons que neuf communes d’expression germanophone de la Province de Liège procèdent à un triple vote : Région wallonne, Communauté germanophone et Europe. Ces neuf communes comptent un député européen (traditionnellement dévolu au Christlich Soziale Partei) avec une population de 73.119 habitants.
Au Liban, la lutte oppose le Parti de Dieu, le chiite Hezbollah allié au chrétien Michel Aoun – « Ceux qui étaient au côté d’Israël durant la guerre de juillet 2006 contre nous sont les mêmes qui se battent contre nous aujourd’hui » – et le Courant du Futur auquel se rattache la moitié de la communauté chrétienne libanaise est emmené par le sunnite Saad Hariri : « Les musulmans n’ont pas d’avenir s’ils négligent les droits des chrétiens et vice versa (…) le Liban est une nécessité pour les Arabes, pour exercer notre liberté et prouver au monde entier que nous sommes un peuple uni qui reste attaché à sa souveraineté ».
En dépit des sondages, le jugement porté en son temps par Léon Trotski sur le vote belge risque d’être encore d’actualité : « En politique, ils ne sont plus ni de droite, ni de gauche, ni progressistes, ni réactionnaires, ni nationalistes, ni internationalistes: ils sont belgifiés ». Raison de cette « belgification » ? « Les Belges sont l’archétype d’un peuple totalement commercialisé, d’un peuple digne, industrieux, stable certes mais d’un peuple qui a renoncé à toutes les visions, à tous les rêves, à tous les idéaux nationaux; d’un peuple dont l’ambition presque universelle est devenue la richesse et le confort individuel ».