Une histoire d’eau au Parlement wallon.

        Les rapports de missions d’études parlementaires sont une mine d’informations. Encore faut-il parfois dénicher ces rapports. N’appartenant pas à la génération élevée dans les principes sacrés de l’informatique et du web, nous sommes davantage à l’aise sur le site de la Chambre, du Parlement de la Communauté que sur celui du Parlement wallon. La mention « aucune publication n’a été trouvée » est trop souvent notre lot. Hormis, cela va de soi, pour le rapport de la mission d’étude aux Etats-Unis, mission qui a « bénéficié » durant les vacances pascales, d’un maelström médiatique hors de propos.

        L’ensemble des huit commissions du Parlement wallon a procédé, durant les cinq ans de  législature, à douze missions d’études. Chacune de ces missions d’études a fait l’objet d’un rapport écrit par un des participants. 

        Par l’intermédiaire d’un attaché parlementaire, nous nous sommes procuré le rapport d’une mission d’études  menée en République tchèque en juin dernier par une délégation de la Commission de l’Environnement présidée par le député Robert Meureau (actuellement premier suppléant de la liste PS dans l’arrondissement de Huy-Waremme), mission dont Dimitri Fourny (actuellement en campagne dans l’arrondissement de Neufchâteau-Virton) a rédigé le rapport immatriculé « 860, numéro 1, session 2008-2009 ».

        Nous y avons notamment appris que la gestion de l’eau en République tchèque  « dispose d’une législation qui date de la monarchie austro-hongroise ». Une experte tchèque en matière de gestion d’eau a rappellé que « la République tchèque est souvent appelée « le toit de l’Europe » car toutes les pluies qui y tombent partent vers d’autres pays. La République est donc exempte de toute importation d’eau. Il existe très peu de surfaces d’eau stagnantes, mais beaucoup de surfaces d’eau artificielles ».

        Un exemple ; le lac Milada créé sur une ancienne mine de lignite à ciel ouvert. Ce lac accueillera «  diverses activités de loisir (pêche, sports nautiques, …) sur une profondeur de 40 à 50 mètres. En cas de pénurie grave, l’eau de ce lac pourrait être consommée car elle est de bonne qualité. La République tchèque envisage de créer d’ici 30 ans plusieurs plans d’eau de ce type dans le souci de reconvertir son ancien patrimoine industriel ».

        Lors de la mission, plusieurs députés wallons ont interrogé M. Libor Ambrozek, Président de la Commission de l’environnement de la Chambre des Députés sur la question de l’eau. « La production est gérée par des entreprises publiques, qui revendent ensuite l’eau à des opérateurs privés. Quant aux infrastructures, elles sont, dans la grande majorité des cas, la propriété des communes et des municipalités. La situation actuelle est le résultat de l’évolution qui a commencé début des années 1990. À l’époque, la République tchèque était divisée en plusieurs dizaines de districts et les actions, détenues par les sociétés de gestion de l’eau, ont été allouées aux municipalités. Par la suite, ces sociétés ont été privatisées, de sorte qu’aujourd’hui les actions se trouvent dans les mains de quelques grands opérateurs privés comme Véolia, Suez »,  

        La ville de Dresde est alimentée en eau potable par l’Elbe dont la source est en République tchèque. « C’est dire combien ses voisins exercent de pression quant à la qualité de l’eau qu’ils reçoivent à partir de celui-ci et, plus globalement, sur la manière dont la Tchéquie gère son environnement ».