A la veille du 23 mars …

        Lundi 9 avril 1979, au bureau du PS, le président André Cools dévoile la liste des candidatures socialistes pour les élections européennes, les premières au suffrage universel. A côté des Ernest Glinne, Fernand Delmotte et autre Lucien Radoux figure une certaine Anne-Marie Lizin. C’est une surprise totale d’autant que « cette jeune et jolie femme de trente ans » occupe la seconde place des candidats effectifs. Du coup, »l’hebdomadaire du mercredi », comme on dit à l’époque, lui consacre un long article. 

        « Ignorée du grand public, et même du milieu politique, Anne-Marie Lizin n’est pas inconnue dans la région de Huy-Waremme, fief leburtonien. C’est même à l’ombre de Leburton que la jeune Anne-Marie commença sa carrière, mais pas pour longtemps, car elle a beau être de Huy, elle n’est pas du tout béni-huy-huy et Edmond ne tarda pas à la tenir pour une empêcheuse d’unanimitiser en rond (…) petite Rastignaque, féministe, mais pas de choc, intelligente, vive, nerveuse elle rabote son marxisme et, à moins de vingt-cinq ans passe déjà pour une technocrate qui monte (…) Bête noire du sénateur-bourgmestre de Huy – dont l’intelligence n’est certainement pas nucléaire – elle prend aujourd’hui un tournant important : voici sept ans elle songeait ‘A nous deux Bruxelles’ … et ce sera Strasbourg ! Elle feint la surprise de cette surprise … (…) Irène Pétry voit monter avec dépit cette étoile au firmament socialiste ».

        Prémonition ou non, « l’hebdomadaire du mercredi » a rangé son article dans la rubrique « PAN autopsie » !