Ce 7 et 8 mars, il y aura foule pour franchir – gratuitement – les portes du 136, en Féronstrée, tout comme hier, il y a eu foule à fouler – en invité – les salles rénovées de « l’Ensemble muséal d’art et d’histoire de Liège » (EMAHL). Au siècle dernier, en 1992, lorsque le projet a été lancé, cet acronyme fait moderne car il évoque la version anglaise de courriel, e-mail !
Heureusement, notre confrère Gaston Lecocq, patron de « Proxi-Liège », lors d’une conférence de presse, le 19 octobre 2000, a demandé si « l’Ensemble muséal d’art et d’histoire de Liège » ne pouvait pas tout simplement se dénommer « Grand Curtius ». Cette suggestion n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. EMAHL est devenu « Grand Curtius ».
Un oxymoron parfait qui n’a pas échappé à Eric Renette du « Soir » ; « un nom paradoxal hérité du propriétaire (…) dit Jan de Corte en flamand, Jean le Petit en français, qui, pour faire chic, avait latinisé son nom en ‘Curtius’ ! »
Le cri du coeur des Liégeoises et Liégeois découvrant le Grand Curtius est « waw ». Un supplément du magazine wallon WAW relate le chemin parcouru entre le projet initial et la concrétisation finale. Préfacé par le bourgmestre, Willy Demeyer et l’Echevin de la Culture, Jean-Pierre Hupkens, « WAW » permet de constater que les recours au Conseil d’Etat, de 1996 à 2001, introduits par ces « empêcheurs de danser en rond » que sont « SOS Mémoire de Liège » (Madeleine Mairlot) et « Le Vieux Liège » (Joseph Delaxhe) ont contribué à aboutir à l’excellence de la réalisation actuelle.
La lecture de ce tiré-à-part réserve une autre surprise. Elle laisse entendre que les autorités de la Ville s’attendaient à la victoire du « oui » lors de la consultation populaire du 22 février 2009. « En 2015 deux grandes expositions sont déjà programmées, que Liège soit ‘capitale européenne de la culture’ ou non ». Or, pour être ou ne pas être désignée, il faut, au minimum, poser sa candidature.
Le 26 mai 2008, la majorité PS-cdH a rejeté la motion MR-Ecolo visant au dépôt d’une candidature de Liège. Pour contraindre la Ville de Liège, à revenir sur sa décision, plus de 10% de la population sont parvenus à obtenir une consultation populaire à laquelle moins de 10% des habitants a participé.
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