Un peu d’histoire de messied jamais. Le 26 mai 2008, au Conseil communal de Liège abordant le point 54 de l’ordre du jour ils sont 40 (PS, cdH, MR, FN) à émettre un vote positif approuvant « le protocole d’accord préalable à la désignation de Mons comme capitale européenne de la Culture en 2015 ». Contre l’approbation : 6 votes négatifs – l’ensemble du groupe Ecolo. José Happart (PS), Marie de Chantal Mezen (MR) et Nicole Struvay (PS) sont absents au moment du vote.
En réaction, François Schreuer et Alain De Clerck se chargent de recueillir 19005 signatures visant l’organisation d’une consultation populaire pour contraindre la Ville à revoir sa position. Mission accomplie en décembre mais hors délai.
Le 17 décembre, en échange d’un menu substantiel de promesse d’activités culturelles, les représentants du collectif disent : « nous acceptions de jeter le gant du processus dans lequel nous étions engagés ». Cafouillage au sein du collectif, « le moins qu’on puisse dire est que nous avons cafouillé dans les grandes largeurs ».
Le code de démocratie locale et de décentralisation permet en son « Art. L1141-1. §1er. Le conseil communal peut, soit d’initiative, soit à la demande des habitants de la commune, décider de consulter les habitants de la commune ». Le 22 décembre, le Conseil communal de Liège adopte un mélange « d’initiative » et de « demande » afin d’organiser la consultation populaire, avant le 1er mars..
Le 22 décembre, dans son blogue, François Schreuer exprime ses craintes de « voir le mouvement « Liège 2015 » devenir un scud anti-politique au service de démagogues qui ne se trompent pas aujourd’hui en déboulant dans le jeu après être restés longtemps au balcon. Je dis cela sans hargne et avec beaucoup d’amitié pour Alain et les gens qui continuent à l’accompagner. De grâce, soyez prudents ».
Propos prémonitoires. Hier au match Standard-Tubize – avec l’accord du collectif Liège 2015 – des banderoles ont été déployées. Dans un communiqué de presse publié fin d’après-midi ce dimanche, Luc Toussaint se réjouit ; « Cette action est significative car elle exprime – aussi et notamment – une réaction de citoyens qui s’identifient à un Club liégeois contre les « adversaires », ceux-ci étant à la fois Mons, les autorités publiques et le reste des autres….. ».
Personnellement, nous sommes moins à la joie !
Si l’histoire est utile, sans nul doute, la rigueur, lorsqu’on en fait, est indispensable.
Le lancement de la procédure de consultation populaire d’initiative citoyenne n’est nullement lié, comme vous l’affirmez, au vote du protocole d’accord avec Mons – auquel, personnellement, je ne vois guère de raison de s’opposer dès lors que ce protocole ne vaut pas abdication de la candidature : si Mons obtient le titre, qui plus est s’il l’obtient d’une manière loyale, il me semble naturel que la ville de Liège s’associe à la candidature montoise (en espérant de surcroît que la réciproque serait tout aussi naturelle).
Vous oubliez de signaler une chose importante : lors de ce même conseil communal du 26 mai, avant le vote, anecdotique, sur ce protocole, un long débat d’environ une heure si ma mémoire ne me fait pas défaut, s’est tenu sur une proposition de motion déposée conjointement par les deux groupes de l’opposition, motion qui demandait le dépôt par la ville de Liège d’une candidature au titre de capitale européenne de la culture. Cette motion a été rejetée par un classique majorité contre opposition (malgré des déclarations, dans la presse et en public, de plusieurs membres de la majorité en faveur de cette candidature), et c’est suite à ce vote que la décision a été prise de se lancer dans le très complexe processus d’organisation d’une consultation populaire. Il faut enfin souligner que la motion rejetée ce jour-là faisait elle-même suite à une pétition électronique – lancée par Alain De Clerck et moi-même -, qui avait recueilli 7000 ou 8000 signatures en quelques semaines.
Concernant les événements de décembre, la notion de « hors délai » est floue (et polémique, ne manqueront pas d’ajouter certains). Il n’y avait pas, à proprement parler, de délai sinon l’échéance du 1er mars dont il fallait retirer le temps nécessaire à l’organisation d’une consultation selon la procédure « d’initiative citoyenne ». Et effectivement, de ce point de vue, les signatures ont été réunies quelques semaines trop tard. C’est la raison pour laquelle j’ai plaidé, avec d’autres, pour qu’un accord soit trouvé avec les autorités politiques (ainsi que celles-ci nous le proposaient depuis plusieurs semaines) même si tel n’était pas, loin s’en faut, l’aboutissement idéal que nous espérions pour le processus entamé. Finalement l’accord a été rompu et les signatures ont été déposées (pour ma part, fidèle à la parole donnée, j’ai marqué mon désaccord) puis la donne a complètement changé avec le vote, à l’unanimité, le lundi 22 décembre, d’une consultation populaire d’initiative « communale » (et non plus « citoyenne »). Il y aurait long à dire mais je me contenterai de suggérer que, dès que lors que vous citez mon blog et une communication officielle de « Liège 2015 », peut-être serait-il opportun et courtois de permettre à vos lecteurs de replacer dans un contexte les citation que vous faites en donnant les liens des pages citées.
Il se trouve que je n’ai plus eu, depuis décembre, la moindre occasion de m’expliquer ce qui s’est passé; même si je suis en désaccord avec certaines choses que j’observe (et les « tifos » des supporters du Standard n’en font pas partie : je trouve cette initiative plutôt sympathique, même si je n’approuve pas forcément toutes les interprétations qui en sont faites), je n’en éprouve pas un besoin exacerbé. Je me permets néanmoins de poster ici ces quelques précisions.
Bien cordialement,
J’aimeJ’aime