Record de durée d’un conflit social dans la presse francophone.

        Le conflit social au « Journal de Québec » a duré 436 jours. Le dimanche 22 avril 2007, annonçant le lock-out intervenu le matin même, nous avons écrit : « Ce conflit risque de durer longtemps car chaque côté dispose des ressources financières pour en assumer la durée et aussi pour en faire un exemple ».

 

        Petit rappel des faits : après des mois de négociation avec les syndicats, la direction du « Journal de Québec » qui dépend de Corporation Sun Media, une division de Quebecor Média Inc. décide d’interdire l’accès au travail de 140 personnes – journalistes, employés de rédaction et de bureaux. Par solidarité avec les lock-outés, 112  membres de l’imprimerie se mettent aussitôt en  grève.

 

        Amputé de 252 collaborateurs, fort de la croissance de son tirage, dégageant un profit net annuel proche de 25 millions de dollars canadiens, le « Journal de Québec » assure « à ses lecteurs et ses annonceurs que le Journal ne subira aucune interruption de publication et que les mesures mises en place permettront de continuer d’offrir un produit d’excellente qualité ».

 

        Deuxième éditeur de journaux au Canada, Corporation Sun Media explique le recours au lock-out par la révolution numérique altérant profondément «  le modèle économique sur lequel reposaient la fabrication et la mise en marché des quotidiens. Le développement de l’Internet, la multiplication et la rapidité des véhicules d’information qu’il a engendrées, la migration rapide des sources de revenu – allant de la publicité traditionnelle aux annonces classées – vers ces nouveaux médias forcent les éditeurs de quotidiens à revoir en profondeur leurs méthodes de travail ». Cela s’appelle la « convergence ».

 

        Les 252 syndiqués en conflit n’érigent nul piquet de grève ayant choisi un autre moyen de pression sur l’employeur. Ils lancent – trente heures après le début du conflit – « MédiaMatinQuébec », premier quotidien gratuit de Québec, tiré à 40.000 exemplaires, cinq jours semaine, distribué main à main à la population lui rappelant ainsi la cause de leur combat. Immédiatement, les dirigeants de Québécor veulent faire interdire, par la Justice, ce gratuit dont il existe par la suite, égelement une version électronique, http://www.mediamatinquebec.com . Quebecor est débouté, la Cour d’Appel de Québec rend même un arrêt estimant ce moyen de pression, tout à fait légal.

 

        Début juillet 2008, une entente de  principe a été conclue entre les parties. D’une durée de cinq ans à compter de sa signature, elle prévoit notamment des augmentations salariales (2,5 %, l’an), la semaine de travail de 37 h.5 sur quatre jours, un plancher d’emploi de journalistes et photographes permettant le multimédia.

 

        Le retour au travail au sein du « Journal de Québec » des 252 lock-outés et grévistes se fera d’ici quelques semaines. Pendant cette période, « MédiaMatinQuébec » poursuit sa publication, sa distribution et sa diffusion.  

 

3 commentaires sur “Record de durée d’un conflit social dans la presse francophone.

  1. Décidément, le Québec est une de vos obsessions.Je ne n’ai rien contre mais la Belgique a tellemen t de problèmes, alors le Québec……..

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  2. Ma chère Aline, quelle poussée d’adrénaline !

    Vous souhaitez que « nos obsessions » se portent sur les moindres propos de Joêlle, les « pages tournées » d’Elio, les « gestes forts » de Bart, le pouvoir d’achat de mes concitoyens de Didier, en zo voort avant la date butoir que nous rappelle quotidiennement la TV publique par la présence d’un marquoir au décompte effarant ?

    Personnellement, nous préférons en ces temps de globalisation nous intéresser dès le départ (en avril 2007), à un conflit social portant sur la convergence, source de pensée unique. Notre grand quotidien francophone belge « Le soir » a mis plus d’un an avant de découvrir l’existence de ce conflit …

    Toutefois, en ces temps de globalisation, nous demeurons attentif aux déclarations du bourgmestre de Liège envisageant l’organisation d’une Exposition internationale dans notre cité en 2017 ou à l’apparition sur le marché liégeois du « Bodygroom » !

    « Liège 28 » se veut local et global, une formule qui lui permet de figurer dans le Top 400 des blogues les plus lus des 160.000 (et des poussières) blogues hébergés par Skynet.

    Merci de nous lire Aline.

    Pierre André

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  3. Ma chère Aline, quelle poussée d’adrénaline !

    Vous souhaitez que « nos obsessions » se portent sur les moindres propos de Joêlle, les « pages tournées » d’Elio, les « gestes forts » de Bart, le pouvoir d’achat de mes concitoyens de Didier, en zo voort avant la date butoir que nous rappelle quotidiennement la TV publique par la présence d’un marquoir au décompte effarant ?

    Personnellement, nous préférons en ces temps de globalisation nous intéresser dès le départ (en avril 2007), à un conflit social portant sur la convergence, source de pensée unique. Notre grand quotidien francophone belge « Le soir » a mis plus d’un an avant de découvrir l’existence de ce conflit …

    Toutefois, en ces temps de globalisation, nous demeurons attentif aux déclarations du bourgmestre de Liège envisageant l’organisation d’une Exposition internationale dans notre cité en 2017 ou à l’apparition sur le marché liégeois du « Bodygroom » !

    « Liège 28 » se veut local et global, une formule qui lui permet de figurer dans le Top 400 des blogues les plus lus des 160.000 (et des poussières) blogues hébergés par Skynet.

    Merci de nous lire Aline.

    Pierre André

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